Skip to main content

Chirurgie Orthopédique et Traumatologie

Dr Kosmas Sidiropoulos

L’Arthroscopie

C’est la technique chirurgicale mini-invasive répandue au monde entier depuis plus de 60 ans. Elle fut une vraie révolution pour la prise en charge des patients en chirurgie orthopédique.

Mot composé du grec ’Αρθρωση’(articulation) et ‘Σκοπω’ (visualiser) décrit la procédure de l’arthroscopie se référant à la visualisation directe à l’intérieur de l’articulation.

L’arthroscopie est un acte chirurgical permettant de visualiser l’intérieur d’une articulation avec une mini–caméra en pratiquant une ou plusieurs minuscules incisions. Cet acte sert à diagnostiquer ou soigner certaines maladies ou lésions articulaires.

 

DANS QUELS CAS PRESCRIT-ON UNE ARTHROSCOPIE ?

Elle est réalisée grâce à un arthroscope qui est un appareil d’optique miniature introduit dans une articulation à travers une petite incision cutanée. L'appareil d'optique est couplé à une caméra vidéo miniaturisée, reliée à un écran de télévision couleur sur lequel seront visionnés les principaux éléments de l'articulation.

L' arthroscopie permet ainsi d’explorer l’intérieur d'une articulation : le genou le plus souvent, l'épaule et plus rarement la hanche, la cheville, le poignet… Si des lésions articulaires doivent être traitées au cours de l' arthroscopie, le chirurgien effectue alors une ou deux autres petites incisions dans la zone à opérer pour y glisser des instruments de chirurgie fins et longs (ciseaux, pinces, etc.)

Cette opération est indiquée pour :

  •   faire le bilan des lésions liées à une altération ou à un traumatisme de l’articulation ;
  •   compléter le diagnostic d’une maladie rhumatologique (ex. : polyarthrite rhumatoïde) ;
  •   effectuer des prélèvements (ex. : biopsie de la membrane tapissant l’intérieur d’une articulation, dite "membrane synoviale", prélèvement de liquide articulaire).

 Cette intervention sert aussi à dispenser différents soins :

  •   ablation de la partie abîmée d’un ménisque ou d’un cartilage, aussi appelée "régularisation" ;
  •   réparation de ligaments après une entorse (entorse du genou par exemple) ;
  •   traitement de lésions de la membrane synoviale, des tendons (épaule douloureuse chronique par exemple)…

Enfin, l’arthroscopie peut être employée afin de :

  •   drainer un excès de liquide articulaire ;
  •   effectuer un lavage de l’articulation (en cas d’arthrose du genou, par exemple).

 

BIEN SE PRÉPARER AVANT UNE ARTHROSCOPIE

L’arthroscopie donne lieu à deux rendez–vous médicaux préalables.

La consultation avec l'anesthésiste

Elle est obligatoire dans les 10 jours précédant l’intervention qui peut être menée sous anesthésie générale, péridurale, loco–régionale ou rarement locale.

L’anesthésiste vous interroge sur vos traitements en cours (l’arthroscopie est contre–indiquée en cas de prise d’anticoagulants) et vos problèmes de santé et allergies éventuelles. Si nécessaire, il vous prescrit un bilan sanguin et d’autres examens (ex : électrocardiogramme).

La consultation avec le chirurgien orthopédique

Elle permet de vous informer sur le déroulement de l’intervention et la durée de l’hospitalisation programmée selon les actes prévus (exploration ou traitement de lésions). Vous pouvez ainsi rester à l’hôpital une seule journée sans nuitée (chirurgie ambulatoire) ou quelques jours (rarement plus de trois).

Le médecin vous explique aussi les avantages de l’arthroscopie :

  • petites incisions engendrant des cicatrices à peine visibles ;
  • suites opératoires moins douloureuses ;
  • récupération de la mobilité plus rapide par rapport à l'intervention classique qui nécessite une ouverture plus large de l’articulation.

 Le chirurgien mentionne également les risques liés à l’anesthésie et à l’acte lui–même ainsi que les complications possibles, mais rares : infection articulaire, phlébite, embolie pulmonaire, fistule (ouverture anormale dans l’articulation) avec écoulement de liquide articulaire, algodystrophie, hémarthrose (présence de sang dans l’articulation), lésion d’un nerf au cours de l’intervention (responsable d’une perte de sensation dans la peau entourant l’articulation).

Enfin, le médecin vous demande votre consentement pour l’opération.

Avant l'hospitalisation pour arthroscopie

Vous êtes hospitalisé le matin même du jour où doit avoir lieu l’arthroscopie. Dans tous les cas, vous prenez une douche en vous lavant les cheveux, le soir ou le matin avant l’opération. À cet effet, votre médecin vous prescrit un savon antiseptique et vous explique comment l'employer.

Par ailleurs, il est important d'être à jeun et de ne pas prendre de médicament à partir de l’heure fixée par l’anesthésiste (généralement, six heures avant l’intervention). Si vous entrez à l’hôpital le matin même de l’opération, abstenez–vous aussi de fumer dès la veille.

Enfin, si votre retour à domicile est fixé le jour même, prévoyez obligatoirement d’être raccompagné par un proche (parent ou ami).

 

LE DÉROULEMENT DE L’ARTHROSCOPIE

Vous êtes installé dans une chambre ou un box. En général, vous vous douchez de nouveau avec un produit antiseptique. Le membre opéré est rasé, puis on vous donne un sédatif léger, afin de vous relaxer avant l’intervention. Enfin, vous passez la tenue requise pour entrer en salle d’opération (blouse, bonnet et chaussons stériles).

Selon les gestes pratiqués, l’arthroscopie elle–même dure de 30 minutes à une heure. Elle se déroule en quatre principales étapes.

On vous conduit dans un bloc opératoire équipé d’appareils de surveillance anesthésique où l’anesthésie est réalisée. Si vous êtes complètement endormi, un tube fin est introduit dans votre trachée (intubation), pour vous permettre de respirer en toute sécurité.

Après désinfection de la peau, le chirurgien pratique une incision de quelques millimètres, au niveau de l’articulation. Il y introduit l’arthroscope, muni d’une lumière intense et d’une minuscule caméra. Celle–ci permet la transmission des images sur un écran et possède un effet grossissant, facilitant l’observation et la précision du geste du chirurgien.

Si des actes opératoires sont nécessaires, une ou deux incisions supplémentaires sont pratiquées pour faire passer les instruments chirurgicaux. Pour une meilleure visibilité, un liquide est introduit dans l’articulation.

À la fin de l’intervention, l’arthroscope et les instruments sont retirés. Les incisions sont ensuite fermées par des points de suture ou des sutures adhésives stériles (strips).

 

APRÈS L’ARTHROSCOPIE

Vous êtes conduit en salle de réveil, et les effets de l’anesthésie cessent en quelques minutes. Là, on surveille votre tension artérielle, votre respiration et votre état général, pendant une heure environ.

Ensuite, on vous ramène dans votre chambre pour poursuivre le suivi, et une collation vous est servie. On vous donne également :

  • un antalgique en cas de douleurs ;
  • un traitement préventif de la phlébite.

Enfin, le chirurgien vous communique les résultats de l’intervention.

La sortie est décidée en accord avec le chirurgien et l’anesthésiste. Si le retour à domicile a lieu le jour même, il est obligatoire que vous soyez accompagné d’un proche (parent ou ami).

Le retour à domicile après une arthroscopie

Pour un rétablissement rapide, essayez d’appliquer les conseils suivants:

  • Pour diminuer les douleurs et l’œdème (gonflement), surélevez le membre opéré. Vous pouvez aussi y apposer régulièrement une poche de glace (enveloppée dans un tissu pour éviter les brûlures cutanées), pendant 15 minutes maximum par application. Répétez ce geste autant que de besoin, afin de réduire l’inflammation.
  • Suivez les conseils du chirurgien pour savoir quand et comment rééduquer et mobiliser votre articulation (excellent moyen de prévenir une phlébite). Demandez–lui aussi quand vous pourrez reprendre une douche, retourner au travail et recommencer vos activités habituelles (sport et loisirs). Pour protéger l’articulation opérée, il vous faudra peut–être utiliser une attelle, une écharpe ou des béquilles, pendant quelque temps.
  • Respectez les prescriptions concernant les prises d’antalgiques (si vous avez mal) et d’anticoagulants, le cas échéant.
  • Rendez–vous aux visites de contrôle fixées par le chirurgien.

Les complications liées à l’arthroscopie sont rares : infection de l’articulation, saignement intra articulaire, survenue d’une phlébite…Signalez immédiatement tout symptôme anormal à votre chirurgien ou médecin traitant pouvant être le signe d’une éventuelle complication (frissons, température de plus de 38,5 °C , douleur aiguë au niveau de la zone opérée, non soulagée par les antalgiques prescrits, rougeur, chaleur ou écoulement au niveau de la plaie, douleur d’un mollet).


Expertises, actes et symptômes